Lac Titi Caca

Connexion difficile et de courte durée, seul le texte a pu être chargé. Les photos (aux superbes couleurs) suivront dès que nous aurons une meilleure connexion.

Après une nuit à Puno, un petit tour dans la ville à pied et en motor-cycle (tricycle sur base d’une moto qui peut prendre 3 passagers à l’arrière) qui a beaucoup amusé les enfants, nous reprenons nos bagages pour vous rendre à Llachon. Ce petit village, situé au bout de la péninsule de Capachica et à proximité de l’île Taquille est beaucoup moins courue que cette dernière. Cet endroit a développé un tourisme rural, chez l’habitant. Nous avons toutefois appris qu’il fallait privilégier les petites structures dont le tourisme n’est qu’une partie de leurs activités. L’accueil y est encore meilleur.

Tout le folklore est dans le bus

Pour nous y rendre, on prend un colectivo, minibus de 18 places jusqu’à Capachica. Là, le chauffeur nous propose de poursuivre jusqu’à Llachon pour nous éviter de devoir tout décharger et trouver un autre colectivo, ce que nous acceptons volontiers. Dans ce bus, il n’y a que des locaux, souvent en habits traditionnels et toujours biens chargés. Il s’arrête régulièrement pour prendre ou déposer un passager au milieu de nulle part. Une vielle dame, aux pieds nus, monte pour redescendre un peu plus loin. A la vue des enfants, elle fait un large sourire. On traverse aussi un mariage dans un village. Arrivés à Llachon, le chauffeur nous demande où on va. On a bien une petite idée, La Casa de Luis, renseignée par des Français rencontrés lors du trek dans le Canion de Colca. Le chauffeur ne connaît pas, mais se renseigne. Il y aurait bien un Luis un peu plus loin, mais est-ce le bon et reçoit-il des touristes ? Pour un petit forfait supplémentaire, il nous propose de nous y déposer et le voilà quitter l’asphalte pour une piste à la couleur rouge, de la terre d’ici. Il s’arrête régulièrement, interroge les passants, cela semble se préciser jusqu’au moment où un homme un peu surpris nous déclare : « ¡Yo soy Luis y aqui es mi casa! ».

On découvre toute une famille

pour la plus grande joie des enfants

Luis, probablement un peu plus jeune que nous, vit ici, au bout de la péninsule avec sa femme Antonia et leurs 4 enfants : Cristian, 17 ans, Maria, 12 ans, Miriam, 8 ans et le petit Luis, 4 ans et bien dégourdi. Quelle joie pour les enfants de trouver « de la compagnie », comme ils disent. Le cadre est très beau, tout simple mais propre, différentes petites pièces, construites en adobe, donnent sur un petit jardin intérieur où dans la partie supérieure on peut voir leurs animaux : un cochon, 4 moutons et un âne pour le travail aux champs avec son petit. Ils sont accompagnés d’un grand chien et d’un petit chat. Sur le toit, sèchent les patates et les ocas, une autre racine. Le soleil brille et la vue sur le lac d’un bleu méditerranéen complète le décor. On sent toute suite qu’on va être bien ici. Luis téléphone à un voisin pour lui demander s’il a une poule, la viande sera fraîche ce soir.

Premier exercice à plus de 4000 m

Après un petit casse croûte, on se rend au sommet d’une colline, 300 m plus haut, histoire de s’approprier un peu les lieux, de découvrir l’immensité du lac et de compléter notre acclimatation à l’altitude. Au début de la ballade, on croise une famille qui débarque d’une grosse voiture, chacun tirant sa valise à roulettes sur la piste. Nos enfants sourient à cette vue un peu irréaliste et tellement différente au mode de voyage que nous vivons. On arrive sans trop de difficulté à 4100 m et la vue y est très belle. Au loin, à l’autre extrémité du lac, on peut voir la Cordillère Royale avec ses neiges éternelles, à plus de 6000 m, où nous devrions faire notre prochain trek.

Quelle joie de pouvoir communiquer aussi facilement

Pour l’heure, le temps est à la détente et au repos, afin de laisser le temps à notre corps de s’adapter à l’altitude et au froid. On est à 3800 m. Pour le lendemain, on convient donc d’un tour en bateau sur le lac. Le soir, les enfants sont tout contents de se découvrir, d’abord par des dessins, ensuite par des jeux de société. Doodle, Puissance 4, Uno. Des règles simples où avec quelques mots d’Espagnol, on arrive vite à se comprendre. Ici, ils parlent Quechua, mais tous parlent aussi très bien Espagnol, et c’est un vrai plaisir de pouvoir communiquer si facilement et sans intermédiaire avec des enfants de l’autre bout du monde, Timeo se révélera être le plus persuasif pour communiquer en Espagnol, alors que Lola et Emilio ont une approche un peu plus scolaire. Quant à Diego, qui a choisi cette langue pour l’année prochaine, il s’y ouvre tout doucement. Les enfants ont même réussi à se faire inviter dans la chambre où dorment ensemble les 4 enfants, dans seulement 2 lits. Une chambre qu’on accède par un escalier extérieur dont plus d’une maman n’en aurait pas voulu pour ses enfants. Dona et Thomas se contentent de se faire inviter dans la cuisine à l’occasion de la vaisselle à l’eau froide. Moment d’échange après le repas où les plus jeunes enfants mangent avec nous alors que le reste de la famille reste dans la cuisine.

Plaisir en bateau sur le lac Titi Caca

Le lendemain matin, on embarque donc sur une barque à moteur conduite par le fils aîné. Les 2 plus jeunes, Miriam et Luis nous accompagnent aussi. On se rend sur les Islas Flotantes des Uros, un peuple qui a dû se cacher dans les roseaux pour se protéger et survivre. S’il n’existe plus de descendant 100% Uros aujourd’hui, on nous prétend qu’il y a bien différentes îles flotantes où vivent chaque fois 4 à 5 familles. En tout cas, on n’est pas sur l’unique île à proximité de Puno qui est clairement artificielle (personne n’y dort la nuit) et là, les différentes îles qui sont visibles, laissent à penser qu’elles ne sont pas toutes là uniquement pour les touristes. Quoi qu’il en soit, la visite est intéressante sur la façon dont ces îles sont fabriquées, un tour en bateau de paille, bourré de bouteilles en plastiques pour augmenter la longévité, amuse les enfants et le tout est d’une très belle beauté. Sur le retour, Cristian longe des roseaux et les enfants en cueillent par paquets. Il se laisse prendre au jeu des plus jeunes.

Baignade à 3800 m

L’après-midi, une fois tous les roseaux assemblés et coupés pour en faire une île flottante miniature, on se rend au lac, avec cette fois, les 3 plus jeunes enfants et tous les animaux, pour qu’ils puissent s’abreuver et paîtrent tranquillement. La plage de sable fin est très belle et l’eau d’une clarté incroyable. On ne peut pas résister plus longtemps à l’envie de baignade, malgré la température de l’eau annoncée, 8 à 9 C à cette saison. Cela amuse beaucoup nos amis péruviens qui se contenteront de mettre les pieds dans l’eau et qui réservent le maillot de bain pour l’été. Après en avoir bien profité, il faut rentrer et pour cela rassembler les animaux. Maria demande à sa petite sœur de s’en charger, mais il manque 2 moutons. On perçoit une pointe d’inquiétude chez la grande sœur. Thomas a vu quelque chose un peu plus loin. Maria part avec lui dans cette direction et bien plus loin, retrouve les petits moutons. Rentré à la casa, elle leur donne le biberon, sous les yeux amusés de nos enfants. On apprend que ces 2 moutons égarés n’ont que 3 à 4 semaines.

Quel plaisir de pouvoir prendre le temps de rester quelques jours

et prendre le temps de partager le quotidien de cette famille

Les enfants se plaisent bien. On décide donc de rester un jour de plus puisque nous en avons la possibilité. On ne croise que des touristes francophones : des Bretons, des Ardéchois …et des Namurois. Certains sont en famille et dans ce cas, les enfants n’ont pas toujours facile avec le voyage nous dit-on. Aucun n’ont pourtant marché comme nous. On se demande alors si ces vacances sont faites pour des enfants, si Thomas en particulier, ne les pousse pas trop loin, trop haut. C’est sûr qu’à certains moments les enfants rechignent à marcher, mais ce n’est pas toujours facile de les occuper autrement. On leur pose la question au moment du souper et tous disent être contents d’être là. Il faut dire qu’ils semblent moins souffrir du froid que Dona.

Du travail d’artisan et de paysan

comme nous n’en avons jamais vu

Le 3ème jour, Antonia nous sort son tissage. Un grand drap, aux couleurs vives, qui servira à porter ses courses. 2 mois de travail, pour les jours sans touriste. Elle installe tout, aidée de ses filles. Elle a appris par sa maman et va bientôt apprendre à sa plus grande fille. Même nos enfants pourront s’y essayer. Elle montre aussi comment elle file la laine de mouton pour faire les couvertures qui nous tiennent chaud la nuit. Quel travail de patience, assurément, pas une activité pour nous !

Ensuite, on se rend au village. L’occasion de voir toutes les personnes qui trient et piétinent les pommes de terres qui ont séché au soleil et gelé la nuit. Ce traitement va permettre de conserver pommes de terres et ocas durant 3 ans. Partout, on voit hommes et femmes occupés à trier. La campagne est bien vivante. On passe aussi devant l’école des enfants. Elle est fermée pour 2 semaines, ce sont les congés d’hiver pour la plus grande joie de nos enfants qui sont vraiment contents d’avoir de nouveaux compagnons de jeu.

Foot pour clôturer en beauté,

simplicité et dans ja joie

L’après midi, on se rend à nouveau à la plage où on termine par un foot. Un foot dans le sable fin, avec un ballon creux, à près de 4000 m d’altitude. Il y a de quoi avoir le souffle court. Enfin, c’est assurément bon pour nous ! Ainsi se terminent ces 3 jours de calme et de repos en pleine nature, dans un endroit superbe, qui respire la simplicité et la joie de vivre.

Demain, 31 juillet, on part de grand matin, pour nous rendre en Bolivie.

Infos pratiques :
Pour se rendre à La Casa De Luis, c’est la dernière casa de la péninsule sur le plan ci-dessous (le + à droite). Vous pouvez lui tel pour réserver mais pas d’e-mail car le réseau est tellement faible que seul la voix passe sur la péninsule. Dites lui que vous venez suite à notre blog, il en sera content.

Il est possible d’arriver aussi en bateau depuis Puno (2 h). Il y aurait un départ tout les matins à 8 h ou alors un bateau privé, mais c’est plus cher. Nous on ne regrette pas notre choix du collectivo qui est facile à l’exception du point de départ dans Puno.

Se promener dans l’île se fait sans difficulté. Voir carte ci-dessous. Plus d’info dans le livre Treks au Pérou.