Yanque

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Ici, le beau temps semble s’être réinstallé pour du bon, pas de canicule comme en Belgique, mais du soleil qui rend les journées très agréables. La nuit, il fait 12 C dans la chambre et il gèle dehors. Et ce n’est qu’un début, on est à 3400 m d’altitude à Yanke, toujours le long du Colca, un peu en amont du canion, juste à côté de Chivay, pour ceux qui connaissent.

Superbe gîte aux couleurs vives

Nous logeons à la Casa Bella Flor, un gîte tout sympas aux couleurs vives avec un petit jardin intérieur. L’accueil y est très bon. Dès notre arrivée, ils nous ont conduits aux Aguas Callientes, un bien fou après la journée de rando que nous avions eue en remontant du canion. On a pu y faire toute notre lessive et la cuisine y est excellente, en 3 jours, on a pu bien faire le tour de la carte. Quant au p’tit déj, on ne peut rêver mieux : céréales de quinoa avec yaourt aux fruits, petits pains chauds, œufs, fruits, jus d’ananas et mini crêpes à la quinoa dont les enfants raffolent. Un vrai délice.

On est tellement déconnecté qu’on ne sait plus quel jour on est, quelle liberté de vivre ce moment sans agenda ni contrainte

Pour notre première journée ici, après avoir mis un peu d’ordre dans nos affaires, on s’est rendu sur la place du village où c’est la fête de l’école. Chaque classe y présente sa danse. Ensuite, on reprend contact avec un contact que nous avions déjà eu depuis la Belgique. RDV est pris avec Teodoro, le frère de Betsi pour une visite du campo cette après midi.

Il nous faut 1/2 h pour nous rendre sur ses terres. Là nous grimpons de terrasse en terrasse. Il y cultive essentiellement de la quinoa, du blé et des pommes de terre. Il n’a pas de fruit car il fait trop froid. Il cultive bio et c’est un sujet de discussion entre eux. Tous ne sont pas bio. Il cultive à l’aide d’ânes et lorsque nous arrivons à hauteur de ses ânes, il en profite pour leur donner à boire. Pour cela, il ouvre une porte dans le canal supérieur et l’eau se met soudainement à couler à nos pieds.

Teodoro nous explique l’importance de l’eau et comment c’est géré entre eux

Sans eau, pas de cultures. Depuis que des hommes cultivent ici, ils travaillent à amener l’eau. Il nous explique que pour les 200 paysans, il y a 1 responsable de l’eau, qui a en charge de tenir la carte de l’eau, qui définit qui a quoi comme eau et quand. Cette personne change chaque année et est élue par tous. Il nous montre aussi « El Sifon » qui amène l’eau depuis les montagnes de l’autre versant de la vallée car ce versant n’en a pas assez. Ce chantier a été financé et réalisé par les paysans eux-mêmes. « Bastante trabajo » répète-t-il sans cesse.

Ensuite, on visite les ruines de Uyo Uyo qui ont été restaurées il y a 5 ans. Elles datent de la période pré-inca avant que les Espagnols ne s’installent à Yanque. Les terrasses avec leurs murs de soutènement datent de cette époque où la gestion de l’eau était déjà importante.

Sur le chemin du retour, Teodoro nous explique que demain, c’est la fête du Pérou, mais que la fête ne sera pas festive dans la campagne. Trop de corruption dans les grandes villes avec l’argent du peuple.

Une fête national au goût amer

Le lendemain, 27 juillet, fête du Pérou, nous nous rendons en taxi à Chivay où nous assistons au défilé et aux discours politiques revendicateurs. Trop de corruption, il faut du changement pour le futur, pour nos enfants pouvons-nous comprendre. Les paysans sont là avec leur grande pelle au manche court, comme faisant partie de leur costume traditionnel. Les femmes également, parfois mis au travers de leur baluchon qu’elles portent sur le dos, signe qu’elles travaillent également la terre. C’est impressionnant.

On poursuit en collectivo vers la petite ville de Coporaque où nous pique-niquons sur la belle place au son du défilé et des mêmes discours politiques. Ici, il n’y a plus de touristes. Cette place se caractérise par de belles portes en pierre à chacune des rues, ce qui lui confère un ensemble harmonieux. L’église, comme beaucoup d’autres édifices, a encore les marques du dernier tremblement de terre de 2015. Il y en aurait, +/- tous les 5 ans, c’est donc bon pour nous…

Cultures en terrasse avec les volcans au loin

De là, on part pour une ballade au milieu des cultures en terrasse aux couleurs variées entre 3400 et 3900 m d’altitude pour poursuivre notre acclimatation. 330 m de montée pour 500 m de descente qui confirmeront que le genou de Dona va mieux. A cette période, l’hiver, la terre se repose et c’est bien pour les paysans qui ont également une activité touristique. Il n’y a personne dans les champs, c’est fête nationale. Au loin, on voit le volcan Sabankaya qui du haut de ses presque 6000 m est bien actif.

Aurions-nous reveillé les esprits ?

On monte vers des rochers qui abritent des chambres funéraires. Des crânes nous accueillent. Nous laissons tout en place et poursuivons vers les ruines de San Antonio. Il n’y a vraiment personne. Un peu plus loin, au milieu de nulle part, il y a un petit musée. Diego ouvre la porte et nous nous introduisons dans cette pièce sombre qui renferme quelques objets anciens et la réplique d’une momie. Soudainement, dans la pénombre, on entend un petit bruit et on aperçoit un mouvement… C’était une souris qui s’enfuyait ! Ensuite un autre bruit provient du toit, les tôles bougent sous l’action du vent, mais le temps d’un instant, nous avons bien cru que nous avions réveillé les esprits comme dans les 7 Boules de Cristal.

Le plaisir des Aguas Callientes

Enfin on poursuit en repassant par Uyo Uyo et les Aguas Callientes avec les bains à 39 C. La récompense pour les enfants qui en profitent pendant près de 2 h alors que la température extérieure chute dès que le soleil part derrière la montagne. Ces bains publics qui sont également utilisés par les péruviens sont envahis de quelques cars de touristes en fin de journée, une fois en Français, une fois en Néerlandais. Heureusement que tous ce monde ne se retrouvent pas en montagne.

A 18 h, Natalio, chez qui nous logeons, vient nous rechercher pour nous éviter de devoir rentrer à pied. Ce soir, c’est son anniversaire et le lendemain, pour l’anniversaire de Dona, il nous offre un morceau de son gâteau. Nous lui laisserons quelques chocolats belges.

Avant de partir, on va au marché artisanal qui se tient tous les matins de 6 à 8 h. Chaque enfant a quelques Soles. Il n’y a pas trop de monde. Timeo, à l’aise comme tout, vague seul d’échoppe en échoppe alors qu’Emilio cherche des gants en tentant de faire la différence entre synthétique et alpaga.

Des bonnes journées de repos

Ainsi se terminent nos 2 jours et demi de repos à Yanque dans ce cadre exceptionnel qui restera certainement un de nos coups de cœur, comme ce fut le cas lors de notre voyage précédent. On part en bus vers Puno, un bus touristique bien plus cher que les bus locaux, mais qui nous fera gagner une journée en nous évitant de repasser par Arequipa. De plus, on a pu trouver une compagnie alternative à 4M qui facture le voyage à 50 US$ et nous avons pu négocier moins de la moitié du prix, 18 €/pers. Après un trajet qui s’est bien passé, on loge ce soir, à l’auberge de jeunesse de Puno. Elle ne vaut pas celle de Bouillon, mais ce n’est qu’en transit avant de nous rendre à Llachon où nous serons probablement sans internet.

Infos pratiques :
http://www.casabellaflor.com, une adresse sure où il fait bon de se poser.
Teodoro et sa famille dispose également de logements mais plus sommaires : qoyllurwasyanque@hotmail.com 95 89 09 100

Pour la ballade de Coporaque à Yanque, descriptif complet dans de livre Treks au Pérou dont les références sont reprises dans la partie « Préparatifs ». Peu après les tours funéraires, un autre petit chemin monte jusqu’à un point de vue nommé Sh’Ikra (5 min). De cet endroit, il est possible de poursuivre sur des collines d’altitude et de faire un petit sommet facile pour pousser l’altitude un peu plus.

Pour se rendre de Chivay à Puno sans passer par Arequipa, seules 3 compagnies touristiques avec des prix « touristes » font le voyage, tous à la même heure (13h – 19h). Seule la première est reprise dans les guides de voyage.

4M, la plus connue et la plus chère (50 US$) a un bon site internet avec toutes les infos et depuis quelques années il y a 2 compagnies alternatives : Tour Rutas Del Sur et My Tour Peru qui sont moitié moins chères. Les prix négociés sur place (réduction famille / enfants) ont été meilleurs que ceux négociés par e-mail. Ces 2 dernières compagnies m’ont indiqué qu’il était préférable de réserver 2 jours à l’avance. Avec la dernière, nous avons retardé la date d’un jour par simple appel tél, 2 jours à l’avance, sans aucun soucis. Toutes ces agences ont un bureau à Arequipa et Chivay et probablement ailleurs.